[ Accueil ] [ Les nouveautés ] [ Présentation ] [ Les Lignes ] [ Détails techniques ] [ Vidéo ] [ Acheter les reproductions ] [ Je recherche ] [ Le Musée M.T.V.S ] [ Contact ] [ Nos liens ]
 

Je crois que le petit tram existait vers la fin du siècle (ce témoignage date de 1991 !). Il marchait à la vapeur, c'était rigolo car parfois, il y avait des pannes.

Il partait de Romans, Bourg de péage, pizançon, l'Ecancière; Il traversait la route avant Saint Nazaire puis il continuait dans Saint Nazaire qu'il traversait entièrement. Il n'y avait pas de passage à niveau. Quand il allait traverser une route, il sifflait et les gens qui avaient des cheveaux, des boeufs ou en vélo se garaient et attendaient que le train passe. Il montait sur La Motte et Saint Thomas en Royans où il y a encore la gare (le restaurant BLANDIN) puis il allait à St Jean où il prenait le plus de marchandises et de voyageurs. Il traversait le pont à Champlong, montait à Saint Laurent, Ste Eulalie et descendait au Foulon où il y a encore la gare et les entrepots. Il ne pouvait pas aller à Pont en Royans.

Il servait surtout pour transporter des voyageurs. Le vendredi, à St Jean ou à St Thomas, on voyait des paysannes avec leurs paniers qui allaient au marché de Romans pour vendre des oeufs, des poulets, des lapins et des tommes.

Le tram servait au transport des bois qui venaient des scieries de St Jean : des plateaux de noyer, de hêtre... C'était le petit tram qui transportait tout. Il y avait 5 ou 6 wagons, souvent 3 wagons de voyageurs, 2 de marchandises plus un wagon découvert.

L'hiver c'était drôle, les rails étaient gelés, le tram patinait et le mécanicien descendait de la machine pour mettre du sable sous les rails. Du Pont du Cholet jusqu'à St Laurent, c'était tout une histoire car les voyageurs devaient descendre. Quand on allit à Romans en vélo, on s'amusait à faire la course avec lui. Il y avait des arrêts dans chaque "pays". Entre les villages, il y avait des arrêts facultatifs. Quand quelqu'un attendait, le tram s'arrêtait, c'était parfois une erreur. On faisait ce qu'on voulait du petit tram !

J'avais un conscrit dont la mère tenait la gare de St Jean. Elle était veuve de guerre.

Le samedi et le dimanche matin, le café BODIN recevait 30 à 40 pêcheurs qui venaient avec le tram. Ils cassaient la croûte puis ils descendaient à la Lyonne ou à la Bourne et reprenaient le tram le soir pour repartir sur Romans.

Derrière le chauffeur, il y avait des piles de briques de charbon que le chauffeur cassait pour alimenter le foyer dès que la pression baissait. A Pont, St Jean et Bourg de péage, il y avit une réserve d'eau. A Pont en Royans et Saint Jean, il y avait des plaques tournantes pour faire pivoter la machine à l'aide de barres.

Un dimanche, on sortait de la messe et on entendit un bruit terrible. Au pont sur la Lyonne, trois wagons, chargés de bidons de lait qui venaient de la laiterie de St Jean, avaient déraillés et basculés en contrebas dans la prairie. Les wagons de voyageurs n'avaient par déraillés.

A la Motte-Fanjas, au café, dans le virage, il y avait une écurie de cochon. La locomotive a tiré droit et a démoli le mur de l'écurie.

Le confort ? En 3ième classe, au début, les banquettes étaient dans le long du wagon. Ils ont étés modifiés par la suite. Dans les "premières", il y avait des sièges en cuir.

Quand il y avait une vogue (Fête locale. NDLR) à Pont ou à Ste Eulalie, en partant de St Jean, il refusait du monde;

A St Jean, il laissait des wagons plusieurs jours et avec des chars et des chevaux, on apportait les marchandises dont beaucoup de bois, des matériaux de construction, des bottes de foin. Il y avait même des wagons pour transporter les chevaux.

J'étais à la musique et quand on allait jouer à Pont ou Romans, on prenait nos instruments et nous voilà partis avec le petit tram.

Avant le petit tram, pour aller à Romans, on prenait le patache (calèche tirée par des chevaux. NDLR) à St Jean et on allait à Saint Hilaire du Rosier prendre le train du P.L.M.

 
[ Bourg de péage / St Eulalie en Royans ]
Copyright © Jean-Yves BERSIO - Déposé le 4 janvier 1999